Annecy, ou le lac des cycles, reflété par le miroir des eaux les plus pures d’Europe. Le très scénique « tour de lac » de Savoie bouclera bientôt sa boucle. Annecy/Annecy, via Doussard et Talloires. II prolongera aussi sa promenade vers le sud qui se fera sans effort à vélo électrique.
Objectif Albertville !
L’histoire de la piste d’Annecy est simple comme une reconversion réussie ! Tronçon de la ligne Annecy/Ugine/Albertville, mise en service en 1901, la jonction Annecy/Bredannaz (le bout du lac) avait été déclassée dès 1938. Sans doute avait-elle suscité plus tard les convoitises de promoteurs gourmands… D’aménageurs pressés d’en faire une voie routière ou de riverains prompts à faire jouer leur droit de préemption. La détermination des élus locaux devait obtenir au contraire que la voie soit « recyclée » fin 1976, au bénéfice du loisir le plus pur et le plus paisible qui soit. La promenade, à pied ou en roue libre… Bien à l’image du lac qu’elle longeait, l’ancienne voie ferrée se mua donc en espace de paix, préservé du trafic et de ses pollutions. Gardant son tracé, sa largeur de ballast (3 m d’asphalte, désormais), ses petits ponts, son tunnel et sa situation d’exception.
Le résultat est éloquent.
Qu’on l’emprunte par le nord (à la sortie du centre-ville d’Annecy) ou par le sud, à Giez, la piste permet de découvrir en toute tranquillité l’ensemble des communes, des lieux-dits et des curiosités qui jalonnent la rive ouest. Les seuls « points noirs » sont le franchissement de quelques rares voies transversales… D’une nationale (la 508) et d’un petit tunnel de 190 m (parfaitement sécurisé). Tunnel à hauteur du très photogénique château de Duingt. Une promenade rare qui, outre le plaisir qu’elle procure, est une limpide explication des deux vraies natures du lac d’Annecy, celle du « grand » lac, ouverte, riante, extravertie. Celle du « petit », plus secrète, plus sauvage, plus nature.
Rançon du succès !
Mieux vaut aller rouler ou marcher sur ce ruban d’asphalte à grand spectacle un jour de semaine ou en matinée plutôt qu’à l’heure des grands joggings du week-end ! Car la bande asphaltée qui court le long des eaux émeraude du lac est aujourd’hui à la croisée des chemins. Son grain fin et très « roulant » attire en bonne logique les rollers, qui, aux heures les plus chaudes, en disputent immanquablement l’espace aux cyclistes et autres usagers ! Aux plus belles journées de l’été, la piste d’Annecy peut comptabiliser plus de 6 000 passages.
La solution idéale pour la Savoie
La solution viendra sans doute, en partie, de l’extension du réseau, désormais irréversible. La « ligne » va s’étendre vers le sud (Ugine, Albertville, puis Chambéry et Grenoble). Elle va surtout « boucler la boucle » du lac dès les prochaines années. Entreprise particulièrement difficile ici il faudra créer pour cela une bande de roulement doublant la route actuelle (D 909) et ne mettant le cycliste au contact de la circulation que dans les cas d’extrême nécessité (comme par exemple le passage du Roc de Chère entre Talloires et Menthon-Saint-Bernard). La messe sera dite ! Et les 42 km d’Annecy (la distance d’un marathon) pourront concourir sans peine au titre des plus belles balades de France.
À ne pas manquer sur le parcours
Du côté de Sevrier, pause contemplative, au bord du lac, face au superbe panorama du Mont Veyrier. La vieille ville d’Annecy et le Thiou qui la traverse de ses eaux limpides, bien sûr. Mais aussi les rives du lac, ses hôtels et ses villas du bord de l’eau, le château de Duingt… Et le somptueux cadre montagneux, surtout, qui lui sert d’écrin. Le massif du Semnoz côté pistes, en face, le mont Veyrier, les Dents de Lanfon, la Tournette, et la nuée de parapentes décollant du col de la Forclaz…
La Petite Venise savoyarde, Annecy est à l’évidence l’une des plus jolies villes de France ! Et les quais du Thiou, ici, le complément pédestre rêvé au parcours cyclo-roller qui court à ses portes.
La piste d’Annecy en Savoie, parfaitement visible, longe le lac sur la plus belle partie de ses rives ouest.